Passionnée d’art et galeriste de renom, Alice Pauli fête ses 100 ans! Le MCBA rend hommage à une femme d’exception qui a appuyé de tout son enthousiasme la création du nouveau bâtiment de l’institution sur le site de Plateforme 10, en particulier par la donation d’œuvres majeures. Certains de ces trésors sont présentés du 15 décembre 2021 au 13 mars 2022, au cœur de l’exposition permanente.
On retrouve, réunis au début du parcours d’art contemporain de La collection, ses artistes de cœur, dont Maria Helena Vieira da Silva, Pierre Soulages et à nouveau Giuseppe Penone, mais aussi celles et ceux qui ont marqué le développement de la galerie, comme Asger Jorn et Flavio Paolucci. Au cours des vingt dernières années, Alice Pauli a su se rapprocher de nouvelles et nouveaux artistes, comme William Kentridge, Rebecca Horn et Anish Kapoor, que l’on peut voir au fil des salles, démontrant son intérêt renouvelé pour les pratiques en particulier sculpturales.
En intégrant les œuvres à la présentation permanente du MCBA plutôt qu’en les exposant séparément, l’institution a choisi de marquer la complémentarité des dons d’Alice Pauli – signalés par un cartel de couleur – avec sa collection, et le dialogue ainsi tissé. Ces œuvres complètent les fonds du Musée, tout en créant de nouvelles ouvertures.
Collectionneuse avant d’être marchande, celle qui a acheté sa première œuvre en 1954 ( une tapisserie de l’artiste français Jean Lurçat ) a déclaré en 2018 à propos de sa donation au MCBA: «Il est primordial pour moi de contribuer à une meilleure connaissance des grands noms de l’art moderne et contemporain en permettant au public le plus large possible la confrontation aux œuvres originales. Le contact avec les artistes m’a beaucoup apporté ; j’aimerais que les oeuvres apportent à leur tour au public. La notion de partage est aussi importante. Nous ne sommes que de passage.» Alice Pauli sait faire de sa passion privée une passion publique.
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Née le 13 janvier 1922 à Moutier, Alice Bucher fait un apprentissage de commerce dans une firme horlogère dont elle devient la représentante. Elle entre au contact de l’art à l’occasion de voyages professionnels, notamment aux États-Unis, où elle visite des musées, puis aux côtés du graphiste Pierre Pauli (1916 – 1970), qu’elle épouse en 1954 et avec qui elle promeut l’art textile, dont tous deux sont férus. En 1962, Alice Pauli crée, à l’avenue de Rumine, la galerie portant son nom. Son fils Olivier ( 1955 – 1994 ) l’épaulera dès 1990 et sera à l’origine du déménagement de la galerie dans le quartier du Flon, d’où elle opère toujours.
Publié le 09 décembre 2021