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La collectionBibliographie
Florence Derieux (éd.), Tom Burr. Anthology : Writings 1991-2015, Berlin, Sternberg Press, 2015.
Matthias Mühling et Nikola Dietrich (éd.), Tom Burr, cat. exp. Munich, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Bâle, Museum für Gegenwartskunst, Cologne, DuMont, 2009.
Florence Derieux (éd.), Tom Burr. Extrospective. Works 1994-2006, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Zurich, JRP Ringier, 2006.
Formé à la School of Visual Arts et au Whitney Independent Program à New York durant les années 1980, Burr développe un travail (photographies, sculptures, installations) qui revisite le vocabulaire formel des avant-gardes, notamment du minimalisme et du post-minimalisme, et mêle iconographie pop, culture homosexuelle, architecture, design contemporain et influences musicales, cinématographiques et littéraires. L’artiste reprend le mode d’appropriation de l’art des années 1980 comme une stratégie permettant de revisiter des œuvres du passé et d’en révéler d’autres significations.
Pour son exposition au Musée en 2006, Burr réalise deux installations, Abstract Lausanne I and II / Lausanne Abstrait I et II, qui reprennent le titre d’une petite toile abstraite de Francis Picabia, peinte à Lausanne en 1918 alors qu’il suit une cure de désintoxication après plusieurs années passées à New York (Abstrait Lausanne, coll. privée). C’est cet écho biographique qui permet à Burr de situer ces œuvres dans un cadre géographique et temporel défini, celui de sa propre présence à Lausanne. Comme le dit l’artiste, « j’ai eu envie, à cette époque, d’embrasser les problématiques d’espace, de design et de physicalité… sans oublier la subjectivité, l’identité sexuelle, le public et mon intérêt de plus en plus grand pour l’autobiographie. »
Abstract Lausanne II consiste en trois chaises disposées dans un volume créé par un socle délimité par des barres métalliques, avec un rideau au sol, sorte de petite estrade ou de scène exempte de personnages. Burr revisite ici la sculpture minimaliste dans son lien à l’espace et au corps des spectateurs, en exacerbant sa théâtralité, sa littéralité, son vide apparent. Mais au contraire des formes minimalistes, Abstract Lausanne II semble au bord de l’effondrement, à la fragile frontière entre une présence structurée dans l’espace et son basculement vers le chaos (chaises renversées, rideau au sol). Le potentiel narratif et associatif, voire allégorique de ce « collage » tridimensionnel le dispute ainsi à celui de « faire image » dans l’espace.