Bibliographie
Diane Esselborn et Coraline Guyot (éd.), Jules Blancpain 1860-1914, n° spécial de la revue Intervalles, n° 114, automne 2019.
Pierre Grellet, Jules Blancpain: 1860-1914, Lausanne, Éditions Spes, 1926.
Virgile Rossel, «Jules Blancpain. 1860-1913», in: Actes de la Société jurassienne d’émulation, vol. 30, Porrentruy, Société jurassienne d’émulation, 1925, p. 193-200.
Issu d’une famille d’industriels horlogers, Blancpain, malgré une formation à l’École d’horlogerie de Saint-Imier, ne suit pas la voie paternelle et s’oriente vers la peinture à la suite d’un voyage à Florence. Sa formation se déroule à Paris, à l’Académie Julian, puis à l’École des beaux-arts où il remporte la première place du concours d’entrée. Il embarque ensuite comme nombre de ses contemporains pour l’Algérie où il adapte sa pratique aux couleurs et à la lumière de l’Afrique du Nord. Son style se précise sous ces latitudes et fait son succès sur la scène artistique neuchâteloise. Sa production navigue alors entre le réalisme d’Albert Anker et l’orientalisme de Gustave Guillaumet.
Les nus féminins de grand format deviennent un incontournable des expositions à la fin du XIXe siècle. La pose de dos au bord de l’eau, anoblie par Puvis de Chavannes, inspire la nouvelle génération d’artistes. Entre 1891 et 1893, Blancpain produit lui aussi quelques pièces monumentales destinées à le faire remarquer par les critiques d’art et les jurys. Baigneuses est montré au Salon des artistes français à Paris en 1892. Harmonie, un autre tableau conservé au Musée, est présenté à l’Exposition de la Société des amis des arts de Neuchâtel en 1893, puis à l’Exposition nationale des beaux-arts à Berne en 1894.
Dans Baigneuses, Blancpain traite le corps de la femme allongée au premier plan avec une grande délicatesse. Les traces du pinceau disparaissent au profit d’un rendu opalin et lisse de la peau qui contraste avec celui de la nature environnante, traitée dans des tons pastel et avec une liberté de la touche en vogue depuis l’impressionnisme.