Bibliographie
Félix Marcilhac, Édouard Marcel Sandoz, sculpteur, figuriste et animalier 1881-1971, Paris, Éditions de l’Amateur, 1993, p. 336, n° 436.
Édouard Marcel Sandoz, peintre et sculpteur (1881-1971), cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, 1982.
Après avoir étudié à l’École des arts industriels de Genève, Sandoz monte à Paris en janvier 1904. Il suit les cours privés du sculpteur Jean-Antoine Injalbert avant d’entrer dans l’atelier d’Antonin Mercié à l’École des Beaux-Arts. Partisan d’un retour au grand style en réaction à l’expressionnisme de Rodin, Sandoz pense que la clarté et l’harmonie doivent guider la sculpture. Dans ses premières œuvres, le jeune artiste applique les préceptes de l’enseignement académique et cherche à donner à ses créations la monumentalité des antiques qu’il a tant observés.
Sandoz va devenir l’un des principaux acteurs du renouveau de la sculpture animalière. À l’instar du Français François Pompon, auteur du célèbre Ours blanc (1922), il opte pour une simplification des volumes et pour des surfaces lisses. Capable d’analyser la forme dans ses détails et de faire preuve de synthèse dans la restitution des traits et des positions caractéristiques des animaux, Sandoz reste dans les limites d’une figuration stylisée et décorative.
Hiératiques et souvent repliés sur eux-mêmes, les animaux sculptés par Sandoz, qu’ils soient domestiqués ou sauvages, n’en demeurent pas moins bien vivants. L’utilisation de marbres de couleur participe de l’extraordinaire sentiment de présence qui s’en dégage. Son Chien danois en marbre gris fait penser aux sculptures monumentales de l’Égypte ancienne, et notamment aux sphinx gardant l’entrée des temples. Une puissance contenue est perceptible sous la peau de la bête.
Présenté à Paris au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1911, ce Chien danois est acheté par la Confédération suisse à la XIe Exposition nationale suisse des beaux-arts de Neuchâtel l’année suivante, puis déposé au Musée.