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La collectionBibliographie
Françoise Jaunin, Pierre Keller et alii, Janos Urban. Praxis, cat. exp. Lausanne, Espace Arlaud, Le Mont-sur-Lausanne, Éditions LEP, Renens, Vie Art Cité, 2008.
Alberto de Andrés, « Janos Urban », SIKART Dictionnaire sur l’art en Suisse, Zurich et Lausanne, Institut suisse pour l’étude de l’art, 2005, publié en ligne : http://www.sikart.ch/KuenstlerInnen.aspx?id=4002322
Recherches et expérimentation : Baier, Candolfi, Duarte, Ducimetière, Fischer, Huber, Keller, Michel, Scheurer, Tanner, Urban, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Genève, Musée d’art et d’histoire, Fribourg, Musée d’art et d’histoire, Saint-Gall, Kunstmuseum St. Gallen, 1970.
Arrivé en Suisse de sa Hongrie natale en 1956 comme réfugié politique, Urban poursuit sa formation d’artiste commencée à Budapest à l’École cantonale des beaux-arts à Lausanne, où il enseigne dès 1964, parallèlement à son activité artistique. Pionnier de l’art conceptuel en Suisse, Urban explore, à partir de 1967, de nouveaux matériaux comme le phosphore et le plexiglas pour donner forme à ses recherches sur les phénomènes optiques et sur les questions de perception et de durée.
Construction n° 6 fait partie d’une série d’œuvres qui tirent parti de la luminescence du phosphore. Elle consiste en un moulage concave de polyester pris dans une plaque de bois aggloméré pour éviter toute dilatation thermique. Au-dessus, deux plaques de plexiglas translucides sont fixées à une certaine distance l’une de l’autre. La forme creuse est recouverte de pigments liés à des phosphores, qui irradient dans l’obscurité, continuant ainsi à émettre la lumière à laquelle ils ont été exposés. « Je m’intéresse, écrit Urban, aux propriétés physiques des phosphores à la fois comme ‘‘survie’’ énergétique lumineuse autonome et, en connexion avec les ondes radio du spectrum électromagnétique, comme une extension de l’audible en intensité visuelle aléatoire. » Si les possibilités physiques de la matière le fascinent – Urban travaille en dialogue avec un ami physicien pour la réalisation de cette série –, c’est donc bien pour ce qu’elles permettent de rendre visible : la lumière dans son lien à la temporalité, ici captée par la matière, puis restituée dans un second temps aux spectateurs.
Lors de l’exposition d’une œuvre de la même série, Construction n° 15 (1970, collection privée), à la 35e Biennale de Venise, l’artiste a mis en place un protocole d’installation permettant d’appréhender ces deux moments (captation de lumière et émission), en présentant l’œuvre dans un espace sombre, éclairé à intervalles régulier au moyen d’un projecteur.