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La collectionBibliographie
Erika Billeter (dir.), Chefs-d’œuvre du Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne : regard sur 150 tableaux, Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, 1989, p. 260-261.
Paul-André Jaccard (dir.), Gustave Buchet, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Aarau, Aargauer Kunsthaus, Paris, Fondation Le Corbusier, 1978, n°15.
Gérard Buchet, Gustave Buchet, Lausanne, Paris, La Bibliothèque des arts, 1964.
Formé à l’École des beaux-arts de Genève, Buchet séjourne pour la première fois à Paris à l’hiver 1910-1911. En 1915, il est cofondateur, à Genève, du groupe Le Falot, qui affirme une position anti-hodlérienne. À l’occasion d’un deuxième séjour parisien en 1916-1917, le peintre, dont la préoccupation première est alors la représentation du mouvement, s’intéresse tout particulièrement au futurisme : de retour en Suisse, il poursuit ses recherches et opte, dès 1918, pour le principe de la « continuité de l’espace », qui rapproche et fait s’interpénétrer personnages et environnement.
Dans les années 1910, la danse est au cœur de nombreuses recherches artistiques vouées à l’exploration de nouvelles modalités perceptives. Lorsqu’il peint cette toile, Buchet recourt à la spirale, élément éminemment dynamique. Marqué par l’orphisme de Robert et Sonia Delaunay, qui s’intéresse au rythme et aux contrastes et cherche à retranscrire la sensation du mouvement, Buchet échafaude sa composition par plans colorés que délimitent des courbes et contre-courbes. Cet assemblage de formes semi-circulaires anime la toile d’un véritable tourbillonnement d’un blanc éblouissant qui rend parfaitement sensible le déplacement énergique de la danseuse à travers l’espace. Cet espace est comme contaminé et soumis aux ondes créées par les mouvements du corps et se disloque en autant de formes géométriques.
Exposé avec d’autres œuvres futuristes à Genève en 1918, Danseuse en mouvement reçoit les commentaires enthousiastes du sculpteur Alexander Archipenko mais ne convainc ni le public ni la critique. Dès le printemps 1920, alors qu’il vient de s’établir de nouveau à Paris – où il restera vingt ans – Buchet abandonne le futurisme au profit d’une peinture plane et géométrique. L’artiste poursuit sa quête dans le sillage de l’avant-garde, mais cette fois sous l’égide d’un « retour à l’ordre », celui de la règle et de la rigueur, prôné par le purisme de Le Corbusier et Amédée Ozenfant.