Bibliographie
Yilmaz Dziewior (éd.), Maria Eichhorn, cat. exp. Brégence, Kunsthaus Bregenz, 2014.
Tilman Bezzenberger, Maria Eichhorn et Charles Esche, Maria Eichhorn – Aktiengesellschaft, cat. exp. Eindhoven Van Abbemuseum, Cologne, Walther König, 2007.
Maria Eichhorn, Abbildungen, Texte, Interviews. Maria Eichhorn 1989-1996, Munich, Kunstraum München, Munich, Silke Schreiber, 1996.
Eichhorn est une artiste conceptuelle installée à Berlin, qui intègre dans son travail des aspects sociaux, économiques, environnementaux et politiques, et qui porte un regard critique sur le monde de l’art et les valeurs qu’il véhicule.
Eichhörnchenkäfig, une édition réalisée pour le Kunsthaus Bregenz, est d’abord un très bel objet manufacturé par un ébéniste de la région fidèle à la tradition artisanale de la Forêt Noire. Il s’agit en fait d’une réplique grandeur nature d’une cage à écureuil, objet exposé au Angelika-Kauffmann Museum à Schwarzenberg non loin de Brégence. Angelika Kauffmann fut, avec Elisabeth Vigée-Lebrun, l’une des artistes femmes les plus célèbres du XVIIIe siècle, une éminente portraitiste et peintre d’histoire néoclassique, cosmopolite, et – c’est en cela qu’elle intéresse surtout Eichhorn – , un sujet d’étude de prédilection des gender studies. Ensuite, la cage avec ses parties rotatives évoque aussi les jeux mécaniques de Marcel Duchamp, ses broyeuses de chocolat et autres machines célibataires, et s’inscrit par conséquent dans la tradition du ready-made. Enfin, l’artiste allemande s’approprie cet objet en raison de l’allusion ironique à son nom de famille. « Eichhorn » signifie en effet « écureuil ». La cage dans lequel l’animal domestiqué est appelé à faire ses tours pour amuser petits et grands devient ainsi une critique du « système » qui demande à l’artiste de se produire devant la « bonne » société selon un jeu de rôles convenu.