Bibliographie
Denys Zacharopoulos, Daniel Kurjakovic et Konrad Bitterli, Defraoui. Archives du futur 1975-2004, cat. exp. Saint-Gall, Kunstverein St. Gallen Kunstmuseum, Genève, Mamco, Thessalonique, Macedonian Museum of Contemporary Art, Nuremberg, Verlag für moderne Kunst, p. 164, no 37.
Pier Luigi Tazzi, Denys Zacharopoulos et alii, Orient / Occident. Silvie & Chérif Defraoui, cat. exp. Musée Rath, Genève, Anvers, MUHKA, MUseum van Hedendaagse Kunst, Tours, Centre de Création Contemporaine, Grasse, Neue Galerie am Landesmuseum Joanneum, Genève, Édition Centre d’art contemporain, 1989, p. 45
Erika Billeter et Denys Zacharopoulos, Silvie & Chérif Defraoui. « Figures » 1981-1985. Regard sur le présent 7, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, Villefranche-sur-Saône, Centre d’Arts Plastiques, 1985.
Après un début de carrière pour elle dans les arts visuels, pour lui, historien de formation, dans l’écriture et la critique culturelle, Silvie et Chérif Defraoui décident de travailler ensemble. Dès 1975, sous l’appellation Archives du futur, ils mènent une réflexion sur l’image – son rôle, sa valeur, son degré de réalité, son pouvoir, son rapport au temps et à la mémoire : comment encore voir lorsqu’on est assailli par tant d’images qui non seulement s’accumulent mais aussi se démultiplient grâce aux différents canaux médiatiques ? La vidéo et l’installation, médiums alors encore récents, leur permettent de rendre compte de la vie des images et de leur métamorphose continuelle.
La nuit, les chambres sont plus grandes reconstitue le souvenir d’une chambre dans une atmosphère nocturne. Cette pièce silencieuse est plongée dans une pénombre bleue, éclairée uniquement par un rayon de lumière laissant imaginer une porte entrebâillée. À cette évocation déroutante se mêlent des objets construisant et déconstruisant en même temps la fiction de l’image. Dans l’angle de la pièce, une assiette en porcelaine fait écho à la lune, parfaitement ronde et blanche, qui est diffusée sur un écran placé en hauteur sur une chaise aux pieds démesurés – comme pour la situer tout aussi artificiellement dans le ciel – et que la fenêtre réfléchit. Les dimensions de cette chaise correspondent pratiquement à l’ombre de la chaise pliable pour enfant qui est installée sur un tapis rond en caoutchouc noir, devant une boule de cristal, et dont l’un des pieds repose sur une petite panthère en métal. Dans cette installation, tout est illusion. Chaque objet se reflète plusieurs fois, selon des matérialités et des proportions différentes, et alors que cette vision nous semble de prime abord familière, rien n’apparaît normal. La chambre est le lieu de l’imaginaire, celui où tout se rêve, où la réalité se distord et où les images infusent l’inconscient.