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La collectionBibliographie
Agata Vetterli, Alexandre Calame, peintre des Alpes, Genève, Notari, 2008, p. 40.
Alberto de Andrés, Alpine Views: Alexandre Calame and the Swiss Landscape, cat. exp. Williamstown/MA, Sterling and Francine Clark Art Institute, New Haven et Londres, Yale University Press, 2006.
Valentina Anker, Alexandre Calame. Vie et œuvre. Catalogue raisonné de l’œuvre peint, Fribourg, Office du livre, 1987, n° 222.
Calame est repéré en 1829 par le banquier Jacques Amédée Diodati qui lui offre des leçons auprès de François Diday, maître de la peinture alpestre genevoise. La recherche de motifs emmène d’abord le peintre sur les collines avoisinantes puis, dès 1835, dans l’Oberland bernois, région célèbre pour ses cimes spectaculaires. Le jeune artiste découvre aussi la Suisse centrale où, stimulé par des situations de moyenne montagne, il fait des lacs des Quatre-Cantons et de Brienz le sujet de nombreuses toiles. Les sommets sont repoussés à l’arrière-plan au profit de vues ouvrant sur la profondeur. Ces compositions panoramiques, calmes, lumineuses et presque atemporelles offrent une alternative bienvenue au sublime et au pathos chers à Diday et seront appréciées par les amateurs.
Ce Lac de Brienz est exemplaire de l’influence exercée sur Calame par la peinture de paysage hollandaise du XVIIe siècle. En 1838, l’artiste s’était rendu en Hollande pour y étudier les œuvres de Meindert Hobbema et de Jacob van Ruisdael. Mais sa première initiation avait eu lieu chez les collectionneurs genevois qui, à l’académisme et à l’idéalisation des Italiens, préféraient le réalisme méticuleux et l’attachement aux vues locales des Hollandais. Calame retient leur maîtrise technique, notamment dans le rendu de la transparence de l’eau et des feuillages. De l’atmosphère claire, chaude et calme qui se dégage de ce Lac de Brienz émane une certaine émotion. Les variations de lumière y sont extrêmement délicates, à gauche filtrées par le groupe d’arbres créant un effet de repoussoir, à droite faisant ressortir les éléments du premier et du deuxième plan.
Au moment où Calame peint Le lac de Brienz, sa réputation est solidement établie. En 1839, il a connu son premier grand succès international au Salon de Paris avec l’Orage à la Handeck, acheté par le Musée de Genève, et il compte les membres de la famille impériale russe et le roi de France Louis-Philippe parmi sa clientèle.