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La collectionBibliographie
Béatrice Aubert-Lecoultre, Carinne Bertola et alii, François Bocion. Au seuil de l’impressionnisme, cat. exp. Vevey, Musée Jenisch, Milan, 5 Continents Editions, 2006.
Béatrice Aubert-Lecoultre, François Bocion. Du Léman à Venise, cat. exp. Lausanne, Fondation de l’Hermitage, Lausanne, La Bibliothèques des Arts, 1990.
Michel Reymondin, Catalogue raisonné de François Bocion, Wormer, Inmerc., 1989, n° 430.
Le 24 septembre 1859, dans le port Morges, la Compagnie des remorqueurs sur le lac Léman met à flot le Mercure sous les acclamations de la foule. Plusieurs fois par semaine, ce vapeur conçu par la célèbre entreprise zurichoise Escher, Wyss & Cie dessert les ports d’une extrémité à l’autre de la côte suisse, entre Genève et Le Bouveret. Il propose ses services pour remorquer les gabares, accélérant ainsi les livraisons de marchandises jusqu’alors tributaires de la force motrice des vents.
Bocion porte un intérêt particulier au trafic sur le lac Léman. Inlassablement, il représente les embarcations qui le sillonnent, qu’elles soient destinées à la plaisance, au tourisme ou, comme ici, au transport des travailleurs et des marchandises. Sur cette toile de grand format panoramique, le peintre installe donc le Mercure, reconnaissable à sa coque métallique et à son nom inscrit sur le capot de protection de sa roue à aube. Dirigé par le capitaine que l’on aperçoit debout à la poupe du bateau, le vapeur avance tranquillement, la fumée de sa haute cheminée, symbole de modernité, se mêlant aux nuages dans la lumière orangée du soleil couchant. À sa suite, une barque aux voiles latines repliées sur ses antennes est chargée de marchandises recouvertes d’une bâche. Une embarcation aux grandes voiles blanches hissées complète le groupe plongé dans l’ombre par un effet de contre-jour. Enfin, sur la gauche, une autre barque à voiles latines approche, se détachant devant les montages violettes de la Haute-Savoie. Comme souvent, Bocion figure ici un lac parfaitement calme, le sillage des bateaux venant à peine troubler l’effet de miroir à la surface de l’eau.
Cette œuvre figure à l’Exposition universelle de Paris en 1867. Le Musée l’acquiert à l’artiste l’année suivante.