Bibliographie
Albert Marquet : peintre du temps suspendu, cat. exp. Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris Musées, 2016.
Albert Marquet, cat. exp. Paris, Musée national de la Marine, Paris, Thalia Éditions, 2008.
Albert Marquet : peintre du temps suspendu, cat. exp. Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris Musées, 2016.
Albert Marquet, cat. exp. Paris, Musée national de la Marine, Paris, Thalia Éditions, 2008.
En 1905 commence la période que Marcelle, épouse de Marquet, appellera « sa période voyageuse ». L’artiste, dont les œuvres respirent le calme et la tranquillité, demeure rarement plus de trois mois au même endroit. Il est en quête non pas de sujets anecdotiques mais d’autres atmosphères, de nouvelles lumières. Ainsi, Marquet parcourt la France du nord au sud, mais aussi l’Europe, de la mer du Nord à la Méditerranée. Comme pour tout peintre paysagiste, l’Italie s’avère pour lui une destination privilégiée.
Aux mois de juin et juillet 1908, Marquet effectue un premier séjour à Naples en compagnie du peintre Henri Manguin. Il y retourne à l’été 1909 avec l’écrivain Eugène Montfort, puis une nouvelle fois en 1911. Séduit par le Vésuve qui domine la baie, comme de nombreux artistes de Francesco Guardi à William Turner et Camille Corot, Marquet rapporte une série de toiles de chacun de ses voyages. Alors qu’il revient plusieurs fois au thème des pêcheurs dans la baie sans varier la composition, ici, l’artiste cadre son motif de manière rapprochée, renouvelant les lignes de force et de fuite, faisant entrer le spectateur dans la scène alors qu’il le tenait à distance jusque-là.
Ce qui frappe dans l’œuvre de Marquet c’est l’intemporalité du lieu, propre à l’absence de détails et à sa manière synthétique de saisir le paysage. Le contre-jour durcit les formes, les radicalise, créant comme des découpes sombres sur la toile. L’eau prend aussi du poids en reflétant ces masses noires : ici des valeurs colorées accusées, là une transparence qui s’alourdit en profondeur. Dans la brume du lointain, l’effet inverse se produit : les masses du Vésuve se dissolvent dans un silence ouaté ; le volcan gris-mauve ne domine plus le paysage mais vient seulement y prendre part.