Exposé actuellement
La collectionBibliographie
François Bovier, Balthazar Lovay et alii, Film Implosion ! Experimental Cinema in Switzerland, cat. exp. Fribourg, Fri Art, Kunsthalle Fribourg, Berlin, Revolver Publishing, 2017.
Nicole Schweizer (éd.), Interactions fictives, Les Cahiers du Musée des Beaux-Arts de Lausanne, nº 14, 2004.
Jean Otth. Vidéo 1970-1980, cat. exp. Genève, Centre d’art contemporain, 1980.
Otth réalise ses premiers travaux vidéo en 1971. Il les montre à Lausanne en 1972 à la Galerie Impact (Action Film Vidéo), et au Musée (Musée expérimental 3 : Implosion). Ces deux expositions sont considérées comme inaugurales de l’art vidéo suisse.
Limite E est la première vidéo à entrer dans les collections du Musée, aux côtés d’autres bandes d’Otth comme Limite A et la série des TV-Perturbations. Il fait usage des potentiels esthétiques proprement électroniques : circuit fermé avec mise en abyme de l’image. On y voit l’artiste de dos, debout devant un mur blanc qui tient simultanément lieu d’écran. Otth cerne graphiquement son ombre, son image statique (diapositive projetée) et enfin son image dynamique (projection de film super-8), conduisant une réflexion sur les différentes natures de l’image – en l’occurrence dessinée, projetée, filmée, fixe ou en mouvement. Le résultat pictural de cette action, une toile de 170 x 170 cm, se trouve également dans les collections du Musée, et ne peut être exposée qu’avec la vidéo dont elle est le témoin.
Limite E fait partie d’une série dont le sous-titre, Interrogation sur les « réalités » de l’image, non seulement résume ce qui intéresse alors l’artiste, mais aussi fait un diagnostic de la scène vidéo de l’époque. Comme le formule Otth dans le catalogue Vidéo 1970-1980 (1980), « la Limite est un thème qui s’étouffe de sa propre évidence. Dessiner, griffonner le contour d’une forme est un acte primitif à conserver, à développer. Dénominateur commun de toutes les images, de tous les codes (avec le temps comme nouvelle dimension plastique), la vidéo suscite un espace pictural dont la spécificité est à découvrir… Mais une chose est acquise : la matière. Cette matière électronique, loin de recevoir passivement les images (projection cinéma), les produit enfin avec une belle obstination de lumière, dans un perpétuel happening “techno-imaginaire”. »