Guillaume Pilet
My Life as a Parade, 2017

Artiste à l’œuvre protéiforme – peinture, sculpture, céramique, installation, performance et opéra –, Pilet explore aussi bien le langage de l’abstraction que les survivances de formes, de motifs et de techniques qui lui répondent de loin en loin. Réalisés à l’occasion de son exposition personnelle au Musée en 2017, les 40 dessins qui constituent My Life as a Parade déploient sur un mode inédit son propre parcours. Entre les étapes attendues des vies d’artiste telles qu’elles nous sont contées avec plus ou moins de variantes depuis le milieu du XVIe siècle (révélation de la vocation, formation par les maîtres, confrontation avec les pairs, puis jeu de référence-déférence-différence avec ces derniers), Pilet dévoile une part plus intime de sa vie dans cette série.

Les dessins représentent des moments clés de sa trajectoire sous la forme d’un défilé, à l’image des parades villageoises auxquelles Pilet a pu participer dans le contexte rural de son enfance, chaque dessin constituant un char ou un thème du défilé. Les titres soutiennent la narration et fonctionnent comme des têtes de chapitres en attente de développement. Toute la première partie peut se lire comme un hommage à la figure du père, artiste-peintre lui aussi, décédé lorsque Pilet était enfant. Dans les dessins retraçant la période de sa formation à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), on reconnaît les œuvres des artistes qui ont marqué sa pratique – John M Armleder, Philippe Decrauzat, Francis Baudevin –, mais aussi les amitiés artistiques qui mèneront à des projets communs, que ce soit avec Claudia Comte ou Jean-Luc Manz.

L’important corpus d’œuvres que Pilet a consacré à la figure du singe est condensé ici en un seul dessin, I Ape Therefore I Am, autoportrait de l’artiste en peintre, singeant, se métamorphosant, s’appropriant les couleurs des autres, avec humour et une pointe d’autodérision.