Bibliographie
Lionel Bovier et Stéphanie Jeanjean (éd.), Olivier Mosset. Deux ou trois choses que je sais d’elle… : écrits et entretiens, 1966-2003, Genève, MAMCO, 2005.
Yves Aupetitallot et Roland Wäspe (éd.), Olivier Mosset. Travaux/Works, 1966-2003, cat. exp. Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Saint-Gall, Kunstmuseum St. Gallen, Milan, 5 Continents Editions, 2003.
Mosset s’établit à New York en 1977 après plus de dix années passées à Paris. Le monochrome succède alors aux séries des cibles et des toiles à bandes verticales caractéristiques de sa pratique jusqu’alors, dans un contexte artistique marqué par l’héritage du minimalisme. L’artiste participe ainsi aux expositions New Abstraction (1983) et Radical Painting (1984) aux États-Unis, mais il reste présent sur la scène artistique européenne et helvétique et représentera la Suisse à la Biennale de Venise en 1990.
Cette même année 1977 voit le début des shaped canvases dont Pink Star offre un des premiers exemples. Mosset y explore la relation entre peinture et sculpture, autrement dit la question de la peinture comme objet. Si la pratique du shaped canvas – qui désigne des toiles non rectangulaires ou dont la surface n’est pas plane – est principalement associée à la scène artistique new-yorkaise des années 1960 (Frank Stella, Kenneth Noland, Barnett Newman, Ellsworth Kelly, Richard Tuttle, etc.), Mosset développe la sienne parallèlement à la réalisation d’œuvres en trois dimensions. Ses réflexions sur le rapport entre objet/sculpture et peinture sont également marquées par ses années parisiennes, alors qu’il côtoyait certains représentants du Nouveau Réalisme, Daniel Spoerri et Jean Tinguely, qui transformaient des objets en tableaux. Mosset va ainsi réaliser des toiles en forme de cercle, de croix, de parallélépipède, d’ovale, d’étoile (rouge ou rose), auxquelles succèderont dans la décennie à venir des triangles, des flèches, des « L ». Comme le dit l’artiste dans un entretien en 2003 : « le shaped canvas doit bien évidemment s’entendre comme une critique du format traditionnel rectangulaire du tableau. Au moment où j’ai réalisé ces travaux, il appartenait en fait déjà à un répertoire disponible de solutions. Il s’agissait aussi de proposer une relecture, au sein de ma pratique, des motifs précédemment utilisés (comme, par exemple, l’étoile une fois peinte et une fois découpée). »