Bibliographie
Jeff Rian, Stéphane Dafflon, Lyon, la Salle de bains, Dijon, Les presses du réel, 2007 (coll. La salle de bains).
Lionel Bovier, Stéphane Dafflon, Lucerne/Poschiavo, Edizioni Periferia, 2006 (coll. Cahiers d’artistes).
Éric Troncy, s. t., dans Peter Kogler, Stéphane Dafflon, Francis Baudevin, cat. exp. Nice, La Villa Arson, 2002, p. 57-69.
Dafflon a évolué comme artiste au sein d’une école et d’une scène favorables à l’abstraction géométrique. L’influence du graphisme suisse, le précédent de l’art concret zurichois dans les années 1930 et 1940 et le mouvement néo-géo qui déjà réengageait l’œuvre des Concrets dans les années 1980 sont à l’origine de la création d’une abstraction exploitant le potentiel esthétique de formes élémentaires. Des figures comme Luigi Lurati, mais aussi Piet Mondrian, Ellsworth Kelly, Robert Mangold, Olivier Mosset, Alan Charlton, Alan Uglow, Peter Halley, Marcia Hafif et Steven Parrino ont également été importantes pour l’artiste.
Dafflon conçoit le motif de ses œuvres sur un ordinateur, en utilisant des outils mis en place par le design. Après les premières peintures qui reformulaient des logos, l’artiste réduit son vocabulaire à des lignes et des formes sans références directes. Il les manipule dans un espace de représentation bidimensionnel « fictif » qui lui permet de travailler avec, par exemple, des perspectives inédites, puis de reporter ces anomalies dans l’espace réel.
Les titres des œuvres de Dafflon sont des codes neutres. L’acronyme du médium (ici « SAI » pour « Sculpture en Acier Inoxydable ») est suivie du numéro correspondant à la place de l’œuvre dans l’ordre de création. Lors de leur conception, l’artiste tient compte de l’insertion de ses œuvres dans une architecture ou dans un environnement, afin notamment de jouer sur des effets optiques. Les huit cylindres creux de SAI010, des feuilles d’acier fixées avec des rivets, ont été conçus avec un logiciel de dessin. La surface de ces sculptures ne réfléchit pas les éléments qui les entourent avec exactitude, mais les reflète en les altérant. Elle étire leurs formes sur toute leur hauteur, les intercalant avec les larges bandes d’adhésif de différentes couleurs qui parent chaque volume. Le public ne peut s’y mirer. Il ne lui reste plus qu’à se confronter à ces masses, à la fois présentes et aériennes.