Exposé actuellement
La collectionBibliographie
Serge Fauchereau et Patrick Deparpe, Geneviève Claisse. Écolière, j’étais déjà abstraite/As a student, I was already abstract, cat. exp. Le Cateau-Cambrésis, Musée Matisse, Paris, Hermann Éditeurs, 2015.
Arnauld Pierre, Geneviève Claisse. Réalités 65, cat. exp. Paris, Galerie Artisyou, Paris, Bernard Chauveau, 2013, p. 27.
Serge Fauchereau et Dominique Szmusiak, Geneviève Claisse. Parcours 1960-1989, cat. exp., Le Cateau-Cambrésis, Musée Matisse, 1989.
Dès ses débuts dans la seconde moitié des années 1950, Claisse s’engage dans l’abstraction géométrique dont elle explorera les ressources les plus élémentaires au fil de sa création. Son art rigoureux repose sur la prise en compte de la surface de la toile comme espace donné et sur sa mise en tension par l’agencement de formes géométrique simples aux couleurs franches. La matière est maigre et posée uniformément, les aires chromatiques et leurs rapports sont les seuls vecteurs d’une expression qui vise à l’équilibre. Les recherches picturales de Claisse sont nourries de sa lecture de la revue Art d’aujourd’hui (1949-1954), mais aussi de sa fréquentation du peintre et théoricien Auguste Herbin. Ce dernier influence de nombreux autres artistes, dont Victor Vasarely, qui vont contribuer à la vitalité des courants abstraits, notamment de l’art cinétique, en France après la Seconde Guerre mondiale.
Cette peinture fait partie d’un ensemble datant des années 1965-1966, qui contraste avec les œuvres chargées de la période précédente. À la profusion succède ainsi le dépouillement : de grandes formes géométriques irrégulières flottent à la surface de la toile, la recouvrant largement. Des lignes noires, ici absentes, les mettent parfois en réseau. Les couleurs choisies, sans être nécessairement vives, contribuent à l’allégresse de l’abstraction de Claisse. Si un peintre abstrait se dégage de l’imitation de la nature, cela ne signifie aucunement qu’il n’y fait pas référence. Ici, le titre permet d’interpréter l’œuvre comme un paysage en associant le « soleil » au polygone rouge dans la partie supérieure de la toile et les « eaux » au trapèze bleu, dont les côtés resserrés créent l’illusion de la profondeur. Dans une composition éponyme (1965), à l’aquarelle et de plus petit format, l’astre est vert et suggère une interprétation symbolique. Dans les deux cas, le regard s’accroche immédiatement aux deux éléments qui semblent s’animer imperceptiblement, présageant le dynamisme des œuvres ultérieures.