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La collectionBibliographie
Monika Faber (éd.), Split Reality : VALIE EXPORT, cat. exp. Vienne, Museum moderner Kunst Stiftung Ludwig, Vienne/New York, Springer, 1997.
Caroline Bourgeois, Régis Michel et alii, VALIE EXPORT, cat. exp. Paris, Centre National de la Photographie, Séville, Centro Andaluz de Arte Contemporaneo, Genève, MAMCO, Londres, Camden Arts Centre, Vienne, Sammlung Essl, Paris, Éditions de l’œil, 2003.
Agnes Husslein-Arco, Angelika Nollert et Stella Rollig (éd.), VALIE EXPORT. Zeit und Gegenzeit/VALIE EXPORT Time and Countertime, cat. exp. Vienne, Belvedere, Linz, Lentos Kunstmusum, Cologne, Walther König, 2010.
En 1967, VALIE EXPORT renonce à son nom de naissance et s’approprie une marque de cigarettes bon marché (« Smart Export ») comme nom d’artiste et raison sociale. Ce signal féministe fort – le refus de s’inscrire dans la tradition du nom de famille hérité du père – est symptomatique de sa démarche artistique qui, tout en s’inscrivant dans l’héritage des actionnistes viennois, aborde les questions de pouvoir inhérentes aux rapports de genre. Tous ses premiers travaux, qu’il s’agisse de performances, de films expérimentaux, de photographies ou de vidéos, interrogent l’ordre social et ses normes, confrontant le corps féminin à l’espace urbain. À l’instar d’autres artistes de performance, VALIE EXPORT investit ainsi l’espace public, sortant du cadre qui légitime traditionnellement une action ou un objet artistiques (l’atelier, l’espace d’exposition) et du cadre spatial et symbolique dévolu aux femmes (le privé, la maison).
La vidéo Space Seeing – Space Hearing est issue d’une performance réalisée par VALIE EXPORT au Kölnischer Kunstverein. Elle s’inscrit dans les recherches de l’artiste sur la perception de l’espace. Lors de cette performance, l’artiste se tient debout, immobile au milieu d’une salle de musée vide. Quatre caméras sont braquées sur elle, diffusant sur quatre moniteurs des plans fixes de son corps. Ces moniteurs diffusent six images différentes de l’artiste : à gauche ou à droite de l’écran, au premier ou second plan, filmée en pied ou en gros plan. Chaque position dans l’espace est caractérisée par un changement sonore dans le volume, dans l’intervalle de la répétition ou dans la hauteur du son. Le résultat est diffusé sur un cinquième moniteur équipé d’un système de séparation de l’écran (« split screen ») qui synchronise le son et l’image : on y voit VALIE EXPORT qui se dédouble, se scinde, se met à distance et se rapproche de la caméra, dans une représentation du rapport complexe entre un corps et un espace.