Bibliographie
Hugo Wagner, René Auberjonois. L’œuvre peint – Das gemalte Werk. Catalogue des huiles, pastels et peintures sous verre, Zurich, Institut suisse pour l’étude de l’art, Denges-Lausanne, Éditions du Verseau, 1987, p. 92-93 et n° 480.
Maurice Zermatten, Le sous-verre, cat. exp. Martigny, Le Manoir, 1978.
G. Rd. [Gustave Roud], « Des sous-verre de René Auberjonois », in Tribune de Lausanne, 2 mai 1936, p. 5.
Auberjonois s’établit à Paris en octobre 1896. A-t-il assisté à la première d’Ubu Roi, donnée par la troupe du Théâtre de l’Œuvre le 10 décembre de cette même année ? Voilà qui expliquerait sa fascination pour la pièce d’Alfred Jarry, auteur qu’il a peut-être croisé en compagnie de son ami Charles Ferdinand Ramuz à La Closerie des Lilas en 1905-1906. Quoiqu’il en soit, Ubu Roi occupera l’artiste à plusieurs reprises. Sa contribution majeure est une quarantaine d’illustrations pour une édition publiée en 1952. Cependant, en 1935 déjà, l’artiste réalise quatre peintures sous verre illustrant des scènes de la farce burlesque, dont deux sont conservées au Musée.
C’est le Bâlois Gilbert Brüstlein qui incite Auberjonois à s’essayer à la peinture sous verre. Établi à Lausanne en 1925, ce médecin lui dévoile sa collection riche de centaines de spécimens de l’Europe entière. Auberjonois, toujours attiré par les pratiques en marge de la tradition académique, s’essaie à cette technique dès 1928. Il en mesure la difficulté, le sujet devant être peint de l’arrière, en commençant par les détails pour finir par les fonds, et les corrections étant impossibles. Mais il perçoit aussi d’emblée l’intérêt de cet art populaire, qui impose un langage simple, des formes aux contours affirmés, des plages de couleurs vives. Comme il l’écrira en avril 1928, le défi consiste à « rajeunir ce charmant métier » sans pour autant « tomber dans un fâcheux archaïsme ».
L’importance qu’Auberjonois accorde à ce pan de sa production est attestée par la trentaine de pièces qu’il vend au fil des ans à Brüstlein et à l’éditeur Henry-Louis Mermod. Il les réunira pour une exposition qu’il organise en mai 1936 à la galerie du Lion d’Or à Lausanne.