Bibliographie
La peinture suisse entre réalisme et idéal (1848-1906), cat. exp. Genève, Musée Rath, 1998, p. 51-55.
Laurent Langer, « ‘Je séjourne au pays des sultanes’. Les voyages orientaux de Louis Auguste Veillon », in Revue historique du mandement de Bex, no 32, supplément, 1999.
Paul Barbey, « Un peintre originaire de Bex : Louis Auguste Veillon », in Revue historique du mandement de Bex, no 28, 1995, p. 32-39.
Après avoir abandonné ses études de théologie à Lausanne, Veillon fréquente l’atelier de François Diday à Genève. Poursuivant sa formation à Paris en autodidacte, le jeune artiste rencontre Eugène Fromentin qui lui fait partager sa passion pour l’Orient. Il entreprendra une série de voyages dans le sud de l’Europe, séjournant à Rome où il fréquente le peintre lausannois Émile David. Dans les années 1870-1880, il se rend à plusieurs reprises en Égypte et en Tunisie. Son œuvre se partage dès lors entre des paysages de sa terre natale, où il s’établit définitivement en 1863, et des souvenirs de ses périples au Proche-Orient.
Entre 1865 et 1889, le peintre effectue plusieurs campagnes en Suisse centrale, notamment au bord du lac des Quatre-Cantons qu’il affectionne particulièrement. Un soir à Brunnen s’inscrit dans une série de vues qui étudient le même lieu à différentes heures de la journée et au fil des saisons. Loin de l’approche romantique exaltant une nature sublime qui avait caractérisé la première génération de l’école genevoise de peinture alpestre, ce tableau, de grande dimension, déploie un environnement serein, accessible de plain-pied au promeneur. Cette approche paisible intègre la présence humaine à bord d’une embarcation placée au centre de la composition, élément animé que vient souligner le rouge du bonnet d’un des bateliers. Admirateur du Lorrain et de William Turner, Veillon accorde une attention particulière au rendu de la lumière. Ici le soleil a déjà disparu derrière les montagnes ; ses derniers feux s’attardent dans l’atmosphère brumeuse et légèrement rosée en arrière-fond, alors que les ombres envahissent déjà les contreforts du premier plan.