Dossier: Le Massacre de la Saint-Barthélemy
Une œuvre phare de la collection et un trésor documentaire
François Dubois a dépeint un épisode majeur de l'histoire européenne dans ses moindres détails
Le Massacre de la Saint-Barthélemy (vers 1572-1584) représente la tuerie des protestants déclenchée à Paris le 24 août 1572 et poursuivie pendant plusieurs jours, dite massacre de la Saint-Barthélemy.
François Dubois, dont c’est la seule œuvre connue à ce jour, y met en scène les principaux épisodes de cette page sanglante des guerres de Religion. Au-delà de la qualité de son exécution, cette peinture sur bois revêt une valeur documentaire exceptionnelle: elle est l’une des très rares représentations contemporaines du massacre, dont le peintre aurait été un témoin oculaire.
En bref
Le tableau est un véritable catalogue de la cruauté: femme enceinte éventrée, enfants traînant un nourrisson au bout d’une corde, homme embroché sur une pique de rôtisseur, cadavres nus et empilés. Les plus de 150 figures représentées témoignent de l’ampleur du massacre de la Saint-Barthélemy.
François Dubois met en scène les protagonistes dans une vue manipulée de la ville de Paris. On y trouve côte à côte des édifices éloignés dans la réalité: sur la gauche, l’église du couvent des Grands-Augustins (aujourd’hui disparue), puis la Seine et le pont des Meuniers, enfin le Louvre avec Catherine de Médicis, et l’hôtel particulier devant lequel l’amiral de Coligny, chef du parti protestant, est décapité et châtré.
Détails
En vidéo
"L'histoire par l'image"
Production: Rmn - Grand Palais
Commentaire d'œuvre
Dans les médias
24 heures, Florence Millioud-Henriques - "À Lausanne «Le massacre de la Saint-Barthélemy» fait sa star"
Paru 24.8.2022
Extrait:
«C’est un tableau mémoriel, le seul contemporain des faits, à côté de quelques gravures. Et si nous refusons de le prêter, ce n’est pas uniquement pour une question de fragilité, explique la conservatrice en cheffe, Catherine Lepdor. Nous estimons qu’il est de notre devoir de le montrer et de le présenter aux écoles. Sa célébrité est une bonne raison de venir exprès à Lausanne et nous a valu de belles visites comme celle de Patrice Chéreau alors qu’il préparait «La reine Margot» ou de Jean Lacouture travaillant sur la biographie «Montaigne à cheval». C’est un tableau qu’il faut voir. Et de près.»
En savoir plus
Bibliographie sélective
Frédéric Elsig (dir.), De la Renaissance au Romantisme. Peintures françaises et anglaises du Musée des Beaux-Arts de Lausanne, Les Cahiers du Musée des Beaux-Arts de Lausanne n°18, 2013, n° 2.
Dominique Radrizzani, « Les protestants et les coiffeurs. De Simon Goulart à Christian Boltanski », in Ralf Beil (dir.), Le monde selon François Dubois, peintre de la Saint-Barthélemy, Les Cahiers du Musée des Beaux-Arts de Lausanne n°13, 2004, p. 20-29, n° 42.
Pour les enfants
Qu'on leur coupe la tête!
Une histoire tirée du livre
« Regarde, elles parlent ! 15 œuvres du musée te racontent leur histoire ».
Dès 8 ans.
Insolite
Citation au générique de la série "The Young Pope"
« Le Massacre de la Saint-Barthélemy » apparaît au bout de la galerie que Jude Law, ayant le rôle-titre, longe le temps du générique d’ouverture de la série de Paolo Sorrentino.
Extrait vidéo
The Young Pope, 2016, co-production HBO, Sky Atlantic, Canal +